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Byblos, aujourd'hui appelée Jbeil et anciennement Gebal ou Goubal, occupe, à environ 37 kilomètres au nord de Beyrouth, un promontoire au bord de la mer. Les fouilles effectuées par Pierre Montet puis, surtout, par Maurice Dunand, ont restitué des traces d'au moins dix-sept grandes phases ou périodes d'habitation, de la préhistoire à la conquête arabe. Jbeil est une des plus anciennes villes habitées au monde, d’une façon continuelle et sans interruption, elle est inscrite, depuis 1984, au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO.

Vue générale du site archéologique de Byblos


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Les Cananéens croyaient que le dieu El avait lui-même fondé Byblos. Plus prosaïques, les fouilles archéologiques ramènent sa fondation vers 7000 av.J.C. L'homme néolithique construisit ses premières habitations en formes de huttes à plan circulaire entourées de "potager" dans lequel on cultivait toutes sortes de céréales. Ces huttes évoluèrent pour devenir des maisons monocellulaires ou rectangulaires, avec des murs entièrement construits en pierres, supportant une toiture en troncs d'arbres et en terre mêlée de gravier (méthode toujours utilisée dans la montagne libanaise).

Jarres Funéraires
Jarres Funéraires

Ces Cananéens ou plutôt dirons-nous ces Giblites (Gebal) ont laissé des traces de leur vie : poignards, pointes de lance en silex, bols, jattes et jarres en argile séchée, etc... Des jarres ovoïdes étaient employées comme silos à blé et comme réserves d'huile d'olive. Elles avaient également une autre utilité : pour l'enterrement des morts, donnant aux corps une forme fœtale. Ces "œufs funéraires" devaient ainsi permettre une renaissance spirituelle dans l'au-delà(1).


Les Giblites exploitaient les richesses du pays, notamment les immenses forêts de cèdres, de chênes et de pins qui couvraient les montagnes avoisinantes. L'Égypte de l'époque Thinite et du début de l'Ancien-Empire, leur fournit un débouché pour exporter leurs produits de bois de cèdre nécessaire aux constructions navales égyptiennes ainsi que l'édification de leurs temples, la résine pour les pratiques religieuses (momification), mais aussi le blé, le raisin et le vin produits en abondance. Le blé et la vigne gardèrent d'ailleurs leurs noms cananéens de qamhu (blé) et karmu (vigne) dans les textes hiéroglyphiques. Les bateaux revenaient à Byblos chargés d'objets d'or, de rouleaux de papyrus et de tissus de lin.

Le Cèdre du Liban
Le Cèdre du Liban

Port de Byblos - El Mina
Port de Byblos - El Mina

La ville antique était construite, comme nous l'avons déjà signalé, sur un promontoire dominant un port qui se trouve au nord et qui est toujours utilisé, de nos jours, comme un port de pêche. Le site est entouré de plusieurs remparts, les plus anciens datent du III° millénaires (Rempart primitif et Rempart à redents). Les traces de plusieurs générations et civilisations s'y trouvent, les archéologues ont pu découvrir un village des pêcheurs antérieur à 4000 av. JC. Depuis, les installations se succédèrent, la transformation en cité-état fut amorcée au début du III° millénaire, avec ses rues et ses infrastructures. Ses temples furent des hauts lieux de cultes et d’une grande renommée dans l'Antiquité. L'influence égyptienne fut bénéfique à l'essor de la ville durant des siècles.

L'exploitation des forêts de son arrière-pays en a fait de Byblos un partenaire privilégié de l'Égypte, ainsi qu'une plaque tournante pour des échanges économiques, politiques et culturels. La ville fut abondamment mentionnée dans les diverses archives retrouvées en Égypte et dans tout le Proche-Orient. Parmi les plus importantes archives, nous notons les 'Lettres d'Amarna' qui étaient découvertes en 1887 sur le site de l'antique Akhetaton (l'actuelle Amarna). Ces lettres représentent plus de 380 documents (en tablettes d'argile) dont une grande partie venant des villes phéniciennes et en particulier de Byblos et son roi Rib-Haddi. Vers l'Est, les archives de Mari, qui fut un grand royaume mésopotamien depuis le III° millénaire, ont mentionné, à plusieurs reprises, l'existence des échanges commerciaux et des cadeaux royaux venus ou en destination de la ville de Byblos.

Le centre de la ville était réservé aux constructions religieuses, la plus ancienne était dédiée à la déesse Baalat Gebal, la Dame de Byblos. Ce temple fut érigé en 2800 av.JC, et détruit par les Amorites et puis reconstruit par Yehawmlik le roi de la ville (5ème siècle av JC). Le plus grand Temple est celui qui porte le nom du 'temple en L', par rapport à sa forme. Sa construction revient à la deuxième moitié du III° millénaire (vers 2300 av. JC), aucune indication n'a été découverte pour son affiliation à un dieu. Il fut détruit par un incendie lors de l'invasion des Amorites. Un autre temple vint le remplacer et fut érigé à sa place : le temple aux obélisques.

Le temple de la divinité masculine, connu sous le nom de "Temple aux obélisques", fut édifié vers 1900-1600 av.J.C., à l'intérieur d'une enceinte sacrée à laquelle on accédait par une vaste cour. Au centre se trouvait un grand obélisque symbolique de la divinité autour duquel étaient disposées des installations cultuelles diverses et de nombreux petits obélisques dressés là pour perpétuer la présence des dévots. Les ateliers du temple produisaient des ex-voto, parmi lesquels fut trouvé la série de statuettes de bronze recouvertes de feuille d'or, des haches de parade en or avec décor en filigrane, des terres cuites, ... Ce temple a été déposé lors des fouilles archéologiques et déplacé et puis remonté à l'identique à son emplacement actuel. Cette reconstruction a permis la redécouverte des ruines du temple ancien (Temple en L).

Temple Des Obélisques
Temple Des Obélisques

Nécropole Royale
Nécropole Royale

La nécropole royale fut découverte par hasard suite à un glissement de terrain causé par une forte pluie en février 1922, du côté ouest du site. Cet écoulement a fait apparaitre les murs d’un édifice inconnu à cette date. Les fouilles entreprises par l’archéologue P. Montet et poursuivis par M. Dunand, ont révélé plusieurs tombeaux, le plus anciens fut creusé vers l’an 2000 av. JC.. Chaque tombeau est constitué d’un puits dans la roche (9 à 12 mètre de profondeur) amenant à une chambre funéraire. Le plus important fut le tombeau du roi Ahiram et son sarcophage.

Byblos a subi, avec les invasions successives de plusieurs civilisations, des hauts et des bas. Autour de 2300-2200 av. J.C., la ville, comme beaucoup d'autres de Phénicie, fut détruite au moment des invasions attribuées aux Amorrites. La plupart d'entre elles ne ressuscitèrent pas, mais les villes portuaires les plus importantes, dont Byblos, furent reconstruites et retrouvèrent rapidement leur autonomie et leur prospérité économique.

La relation avec l'Égypte est attestée par des dons fréquents des pharaons. Les tombes des rois de Byblos contenaient elles aussi de riches pièces d'orfèvrerie égyptienne, notamment un coffret d'obsidienne en or au nom d'Amenemhat IV, ainsi que des bijoux d'ateliers locaux imitant des motifs et des techniques égyptiennes. En Orient, Byblos négociait vêtements brodés et tapis avec Mari, comme en témoignent les archives de cette ville de la vallée de l'Euphrate sous le règne de Zimri-lim (1775-1761).

Présents d'Égypte
Présents d'Égypte

L'Histoire de la ville à l'époque des Hyksos, envahisseurs venus de l'Est qui dominèrent l'Égypte, entre 1650-1550, demeure obscure. Pour la période suivant l'expulsion de ces envahisseurs asiatiques, le sol de Byblos conserve quelques témoignages du règne de Thoutmosis III qui, par le biais de plusieurs campagnes, fonda un empire égyptien en Orient. Sous le règne de son fils Aménophis II, la ville est restée aux mains de l'Égypte. Mais lorsque la province asiatique s'écroula sous Akhenaton, uniquement préoccupé par ses réformes religieuses, le roi Rib-Haddi s'épuisa en vain implorant la sauvegarde de Byblos. Passée brièvement sous le contrôle du royaume d'Amourrou - son voisin septentrional - elle retrouva son statut de cité autonome jusqu'à ce que les invasions des Peuples de la mer, vers 1200 av.J.C., ruinent ce nouvel essor.

Sarcophage d'Ahiram
Sarcophage d'Ahiram

A la veille du Ier millénaire, Byblos émergea de nouveau comme centre de vie intellectuelle, commerciale et artistique. Ounamon, envoyé de la cour thébaine pour acheter le bois de cèdre nécessaire à la réfection de la barque d'Amon aux alentours de 1050, constata l'autonomie des princes locaux. La vie intellectuelle fut marquée par l'invention de l'alphabet phénicien, repérable avec ses 19 de 22 lettres sur le célèbre sarcophage d'Ahiram roi de Byblos vers l'an 1000 av.JC.. Ce sarcophage fut découvert par les fouilles archéologiques d'une équipe française en 1923 lors de la période du mandat français et il est actuellement conservé au Musée National de Beyrouth.

Dès la fin du IX° siècle av.J.C., inscriptions et monuments se raréfient, Byblos n'est plus mentionnée que dans les annales assyriennes énumérant les tributs qu'elle devait payer afin de sauvegarder une relative autonomie politique et économique. À la fin du VII° siècle, la Phénicie devient un couloir de passage des troupes d'une Égypte qui réaffirma son pouvoir dans la région et celles d'une Babylonie s'y opposant par la force des armes. Byblos ne faisait plus le poids dans ces conflits. Elle ne fut mentionnée que lorsque ses mercenaires et ses menuisiers furent embauchés par les parties adverses.

C'est sous la domination perse que Byblos connût une période de renouveau économique. D'importants travaux d'architecture militaire et religieuse y furent entrepris par ses rois locaux (le roi Yehawmilk restaura le sanctuaire de la Baalat). Les Giblites contribuèrent aussi à la construction des navires perses engagés dans les guerres médiques. Durant cette période, les remparts de la ville furent renforcés et plusieurs bâtiments défensifs furent érigés dont le "fort achéménide" qui reste, à nos jours, l’un des monuments les mieux conservés du site.

Podium des Achéménides
Podium des Achéménides

En 330 av. JC, après la défaite des Perses à Issos contre les Macédoniens, la route de la Phénicie fut grande ouverte devant l’armée d'Alexandre le Grand, les villes tombaient une après l’autre sans résistance jusqu’à l’arrivée devant l'île de Tyr. Byblos, n’échappa nullement à ce sort et fut occupée par les Grecs, elle perdit son autonomie et son identité cananéenne tout en adoptant la culture et les traditions hellénistique. Et c’est depuis cette date qu’elle abandonna son nom sémitique de Gebal et fut appelée Byblos, du grec Biblion signifiant "ville mère de l'écriture" donc du livre, ainsi la ville donna son nom à la Bible.

Théâtre Romain
Théâtre Romain

L'occupation grecque prit fin en 64 av. JC avec l’arrivée des Romains. Ces derniers enrichirent la ville avec des temples, des thermes, des mosaïques : la plus importante est celle de l'enlèvement d'Europe, conservée au Musée National de Beyrouth (MNB). Ils construisirent des routes bordées par des colonnes, dont la "Via Appia" d’Orient qui débute à Byblos pour se terminer à Damas en traversant la vallée de la Bekaa. Durant les fouilles, M. Dunand a pu dégager les restes d’un théâtre romain dont la majorité de ces pierres ont certainement été utilisées pour les constructions ultérieures. Des trente rangées de gradin il ne restait que 5. Ce théâtre, étant construit au-dessus d’autres couches archéologiques, fut démonté et reconstruit à quelques mètres de son emplacement d’origine. À noter, les galets noirs au milieu du théâtre indiquent l’emplacement d’une mosaïque du Bacchus dieu du vin, conservée au MNB, sans oublier les petits frontons avec leurs colonnes corinthiennes, les frises, l’autel devant les gradins ainsi que les trous dans les pierres du 1er gradin qui furent utilisés pour fixer des poteaux afin de couvrir le théâtre avec des voiles.

En 395, Les Romains furent remplacés par les Byzantins. Le règne de Constantinople prit fin en l’an 637 avec la conquête arabe. De cette époque, il ne reste pas de traces, les fouilles archéologiques n'ont encore révélé aucun monument de leur présence dans cette ville.



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Jbeil est restée sous l'occupation arabe jusqu’à l’arrivée des Croisés en l’an 1104. Ces derniers s'installèrent dans la région durant deux siècles, Ils renforcèrent les fortifications de l’antique ville et construisirent une citadelle en utilisant les colonnes et les pierres récupérées sur les anciens édifices. Les Croisées furent chassés par les Ayyoubides suivis des Mamelouks. En 1516, suite à la bataille de Marj-Dabek, les Ottomans s’emparent de la ville. Leur règne durera quatre siècles, se termine avec la première guerre mondiale et le démembrement de leur empire. Le Liban fut placé sous mandat français de 1920 à 1943, date de l’indépendance du pays. Jbeil devient le chef-lieu du Caza du même nom.






(1) Hareth Boustany, "Byblos, du premier port à la cité phénicienne", Ulysse, n°68, Liban, Octobre 1999 Retour texte

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